Borne 05

Devant l’église : Saint-Hilaire du Touvet au Moyen Âge

« En l’an du seigneur 1386, le 5 juillet, nous, André de Montfleury, juge de Saint-Hilaire par la grâce de l’évêque de Grenoble, seigneur dudit lieu, allons rendre la justice. »

Les habitants du Plateau ont laissé bêtes et champs pour se rassembler sur la place du Pré de la Cour, situé devant le château, à un jet de pierres de l’église.
Ne cherchez pas le château des évêques : construit à l’origine à la fin du 13e siècle, à côté de l’actuelle gare du funiculaire, il n’en reste rien. Et pour cause : l’église a été reconstruite en 1828 avec les dernières pierres de l’édifice ruiné.

Ainsi donc au cœur du Moyen-Age, le domaine de l’Évêque de Grenoble englobe Saint-Hilaire et Saint-Pancrasse, ainsi que les bois, les près et les montagnes de ces paroisses qui n’appartiennent pas à d’autres communautés religieuses.

C’est Guillaume III de Royn, sous le règne du Dauphin Humbert Ier de la Tour, qui fait construire cette maison-forte au bord de la falaise, bien visible depuis la vallée.
C’est alors le centre administratif de la communauté villageoise : les habitants peuvent y trouver refuge, ils viennent y payer le cens, l’impôt féodal. Ainsi doivent-il à leur seigneur une dîme sur le froment qu’il cultive, des redevances pour l’exploitation du moulin de Porte-Traine, ou encore un fromage par bête allant paître sur les terres de l’évêché. C’est encore dans le château que ceux qui ont commis de graves forfaits sont emprisonnés avant d’être remis à la haute justice du Dauphin.
Dans cette église, dont les fondations datent du XIe siècle, les évêques de séjour sur le Plateau viennent prier. Jusqu’au mitan du 17e, ils viendront ici à la campagne pour se ressourcer ou fuir les épidémies de la capitale du Dauphiné. Le dernier connu sera Pierre Scarron, évêque de Grenoble de 1621 à 1668, qui négligera d’entretenir le château.
Il finira par tomber en ruines, en même temps que l’histoire continuera de s’écrire.

In front of the church: Saint-Hilaire du Touvet in the Middle Ages

“In the Year of our Lord 1386, 5th July, we, André de Montfleury, judge of Saint-Hilaire by the grace of the Bishop of Grenoble, lord of the said locality, will render justice.”

The Plateau’s inhabitants left their livestock and fields to gather in the Pré de la Cour Square, in front of the castle, a stone’s throw from the church.

Don’t bother looking for the Bishops’ castle: originally built at the end of the 13th century, beside the present funicular railway station, there is nothing left of it. And with good reason: the church was rebuilt in 1828 with the last stones of the ruined building.
In the midst of the Middle Ages, the Bishop of Grenoble’s domain encompassed Saint-Hilaire and Saint-Pancrasse, as well as the woods, pastures and mountains of these parishes that did not belong to other religious communities.

It was Guillaume the Third of Royn, under the reign of Dauphin Humbert 1st de la Tour, who had this fortified house built on the edge of the cliff, in clear sight from the valley.

It was the administrative centre of the village community at that time: the inhabitants could find shelter there and they used to go there to pay the “cens” or feudal tax. They owed their lord a tithe on the wheat they grew, fees for the operation of the Porte-Traine mill, a cheese for every animal that grazed on the Bishop’s land. People who committed serious violations were imprisoned in the castle before being handed over to the Dauphin’s High Court of Justice.

It was in this church, whose foundations date back to the 11th century, that bishops staying on the Plateau would come to pray. Up to the mid-17th century, they came here to the country to revitalize themselves or flee the epidemics of the Dauphiné capital. The last known bishop to have stayed here was Pierre Scarron, Bishop of Grenoble from 1621 to 1668, who failed to maintain the castle.
It ended up in ruins, while, at the same time, history continued to unfold.